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Chaînes, Solène Bakowski (chronique)

Chaînes est un roman fantastique de Solène Bakowski. Il a été publié en autoédition en 2015. Découvrez-le sur ce lien.

C’était le seul roman de Solène Bakowski que je n’avais pas encore lu. Voilà, c’est chose faite et je peux désormais l’affirmer : Solène ne sait écrire que de très bons livres. C’est terrible, cette manie qu’elle a de vous faire rentrer dans l’histoire dès les premières lignes, de vous piéger à l’intérieur d’un monde de papier sans vous en demander l’autorisation. Pénible de constater qu’on va devoir, une fois de plus, écrire une chronique qui ne présentera pas la moindre critique, pas même une petite remarque, pas même une coquille à signaler. Et violent d’avoir envie, chaque fois qu’on lit Solène Bakowski, de jeter ses propres romans à la poubelle, de les découper, de les déchiqueter, tant on ne se sent pas au niveau. Mais passons. Je commence à être habituée. Cinq romans, et pas une fausse note. Chaînes est une fois de plus orchestré d’une main habile.

Qu’en est-il de l’histoire ? Un soupçon de roman fantastique s’y mêle, puisqu’il est question de médiumnité, ou quelque chose d’approchant. Mais tandis que le médium de base voit des fantômes, Héloïse se contente d’assister, impuissante, à la vie de ceux qui sont morts. Elle voit défiler les passés. Le sujet du roman n’est pas tant la médiumnité que la mort. Et, à travers la mort, la vie.

Tout commence par une étrange fascination pour les cimetières. Ce qui devrait n’être qu’un passage de l’adolescence se poursuit à l’âge adulte, s’amplifie, au point qu’Héloïse se détourne progressivement des vivants, trop à l’écoute des morts. Elle est l’héritière, comme elle le dit dès le début du roman. En parallèle, il y a les souvenirs de Pascal, le « premier mort » d’Héloïse. Pascal est un homme simple, ordinaire et heureux. Puis il devient un homme ordinairement malheureux, un homme qui sombre. Jusqu’à la mort, inéluctable. Bien sûr, il y a également Aphasie, cette vieille dame que son « don » a transformé en créature décharnée, proche de la mort. Celle dont « hérite » Héloïse.

Et puis, il y a le lecteur qui, une fois de plus, ne peut qu’être emporté malgré lui dans une histoire de fous que Solène Bakowski, auteur marionnettiste, dirige d’une plume experte.

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