Beignets de tomates vertes est un roman américain contemporain de Fannie Flagg. La version que j’ai lue a été publiée au format poche aux éditions J’ai Lu en 2009. Pour lire le résumé du livre et le commander, cliquez sur ce lien.
Drôle, tendre et tragique
Il y a deux sortes de livres : ceux qui se lisent vite, d’un trait, dans l’urgence, et ceux, comme Beignets de tomates vertes, qu’on savoure lentement, dans une langueur douce. Il faut s’accrocher au début. Le tempo est lent, long, celui de multiples vies qui se mettent en place. Il faut apprendre à jongler entre le présent des années 1980, celui de la rencontre entre la vieille Ninny et Evelyn, spectatrice de sa propre vie ; le passé des années 1920-30-40, l’époque rapportée par Ninny et par les chroniques étranges et drôles de Dott Weems, dont on ignore au début de qui il s’agit. Jongler aussi et de plus en plus avec un nombre considérable de personnages, ceux de Whistle Stop, et s’y perdre régulièrement.
Puis on se familiarise avec les lieux, les époques, les individus. On devient tout à la fois spectateur et intime de ces vies. Vies qui se dessinent dans cette bourgade sans grand intérêt d’Alabama. Une histoire drôle, tragique, tendre et douce. Tous les personnages qui s’en approchent en sortent avec quelque chose en plus. Comme une petite flamme qui les réchauffe leur vie durant.
Parallèlement, on observe l’évolution d’Evelyn, femme au foyer d’une sagesse exemplaire, qui cherche une issue dans sa vie bien rangée. Sous l’image lisse se cache une grande colère, et un regard sur ce qui l’entoure particulièrement critique. Un moment d’une grande drôlerie, à ne pas manquer. Quand Evelyn prend conscience que le monde tourne autour des hommes, et de leurs paires de couilles. Excellentissime livre de Fannie Flagg !