Lily B Francis a suivi des études d’histoire médiévale, jusqu’à une maîtrise sur les traditions carolingiennes, avant de bifurquer vers le commerce et l’immobilier. Elle écrit depuis l’âge de quinze ans. Chroniques d’une princesse machiavélique est son premier roman… et pas le dernier !
Interview de Lily B Francis
Edit : depuis cette interview, Lily B Francis a publié de nombreux autres romans. Elle est aujourd’hui hypnothérapeute.
Lily B Francis, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ?
Je suis née à Bordeaux, j’ai grandi en Gironde dans une jolie petite ville. J’ai passé mon enfance à dévorer les livres, j’ai écrit très tôt mes premières histoires, quand ma boulimie de lecture n’a plus satisfait mon appétit, et quand j’ai ressenti la nécessité de m’échapper de mon quotidien morne des cours. J’ai choisi un parcours littéraire au lycée, puis des études d’Histoire à la faculté. Je suis curieuse de tout, des relations humaines, du passé, des mécanismes relationnels, j’ai adoré ce moment de ma vie. Après mes études, sans savoir réellement quoi faire de ma vie, j’ai accepté un poste dans l’immobilier qui devait être une parenthèse, le temps de trouver ma voie. La parenthèse a duré presque dix ans avant que j’ai le courage d’assumer pleinement ma passion pour l’écriture, et me dire que c’était ça, ma voie.
Comment est venue l’idée de ces Chroniques ? Quel message souhaites-tu faire passer ?
J’ai écrit un article sur mon blog reprenant l’histoire de ces Chroniques. Tout a commencé lorsque je suis rentrée au lycée, en seconde. Je me sentais mal, je m’ennuyais terriblement, et j’avais toutes ces histoires dans la tête depuis des années, des histoires de groupes d’amis, j’avais des images de la Californie, et j’ai mixé le tout pour commencer à raconter la vie d’Agnès mon héroïne. J’ai écrit 64 petits livres qui relatent ses années de lycée, sa rencontre avec Phoebus, l’arrivée d’Esméralda, l’amour, l’amitié, la cruauté de la vie de lycéen, la colère, la rage, le ressentiment, la jalousie, et la dépression.
Puis, après qu’elle a eu son bac, et moi aussi, je l’ai mise de côté pendant 7/8 ans pour écrire des poèmes, des nouvelles, des romans noirs plutôt douloureux. Et en 2008, Agnès est revenue vers moi, elle me manquait, j’avais envie de savoir ce qu’elle était devenue, si sa relation avec Billy marchait, si elle avait oublié Phoebus. Pendant deux années j’ai écrit des séquences, des chapitres de préparation afin de savoir ce qui avait bien pu se passer pendant tout ce temps dans sa vie à elle.
Et en 2010, j’étais prête pour écrire le grand final : montrer l’effet pervers des actions égoïstes, prouver que l’amour ne peut pas tout justifier, que l’amitié est surtout une question d’honnêteté, qu’il existe des gens par légion qui aiment sans retour et qui vivent tous les jours avec un cœur en miettes, qui trouvent quand même le courage de continuer et de sourire, que le moindre vacillement dans le comportement d’une personne impacte les autres, que finalement tout est lié, les hommes, les sentiments, les actions.
On dit que le premier roman est souvent une catharsis. Qu’en penses-tu ? Est-ce le cas de tes Chroniques ?
Il ne s’agit pas réellement de mon premier roman, c’est le premier que j’édite. Je ne dirais pas que c’est une catharsis, je dirais que dans son ensemble (les quatre tomes forment pour moi un seul livre, divisé en parties), il est le plus abouti.
Certains de tes personnages (Phoebus, Esméralda) ne sont pas sans rappeler ceux de Notre-Dame-de-Paris. Pour quelle raison les avoir nommés ainsi?
Très bonne question ! Tu es la première à m’en faire la remarque. Je suis tombée amoureuse du prénom Esméralda grâce au dessin animé japonais, les Chevaliers du Zodiac. Je trouvais qu’il sonnait bien à l’oreille, il est chantant et il a beaucoup de caractère. Pour moi, ma Colombienne arrivée par les routes, avec une famille nombreuse et colorée, ne pouvait pas s’appeler autrement. Pour ce qui est de Phoebus, c’est un personnage qui brille comme un soleil, je ne pouvais pas l’appeler Apollon (un peu too much quand même) et je venais de lire le livre de Victor Hugo Notre-Dame-De-Paris. Je trouvais que le prénom Phoebus donnait du caractère, du mystère aussi à celui qui le porte. Et comme j’avais déjà une Esméralda, c’était juste parfait !
Quelles sont tes sources d’inspiration ? Quels livres t’ont particulièrement marquée ?
Je m’inspire de la vie en général. Je m’inspire de tout, de musiques diverses, de films qui me touchent, de lectures, de poèmes, de paroles de chansons, d’un beau tableau…. Concernant les livres qui m’ont marquée, j’ai adoré La nuit des temps de Barjavel quand j’étais plus jeune, cette manière d’écrire, j’étais bluffée par l’émotion qui se dégage du début du livre, par ces premières phrases. Elles m’ont beaucoup marquée parce que j’ai réellement découvert que l’on pouvait transmettre des émotions par l’écriture. J’avais 13 ans à l’époque, et je n’écrivais que des histoires un peu bêtes et sans profondeur.
Un peu plus tard, je suis tombée en amour avec Emily Brontë et Les Hauts de Hurlevent. Sur ce livre j’ai été fascinée par l’imbrication des récits qui tissent la trame de l’histoire. Puis j’ai découvert Robert Desnos, et là tout a changé pour moi, le recueil Corps et Biens m’a libérée de ce qui m’entravait dans l’écriture. Mais il y en a tellement d’autre, Bonjour Tristesse de Françoise Sagan, tous les classiques que j’adore… la liste est trop longue ! Mais grâce à ces livres, maintenant, j’écris comme je ressens, comme je vis, comme je vibre. Je ne veux plus faire dans l’académique, je veux faire dans le sentiment.
Tu as publié Chroniques d’une princesse machiavélique en autoédition. Pourquoi ce choix ?
Lorsque j’ai mis le point final au quatrième tome de mes Chroniques, je ne pensais pas être publiée un jour, j’écrivais vraiment pour moi au départ. Puis, je me suis un peu renseignée sur les maisons d’édition, et j’ai très vite été découragée par tout ce que j’ai pu voir et lire. Et par hasard sur Internet, au printemps dernier, j’ai vu qu’il était possible de publier son livre, soi-même. D’abord sceptique, j’ai fouillé, j’ai fait de nombreuses recherches sur la méthode à adopter, sur le marketing, et je me suis lancée. Ce qui me gênait dans les maisons d’édition traditionnelles c’était d’avoir encore quelqu’un au-dessus de moi qui prenne les décisions à ma place concernant mon livre. Là pour le coup, je suis très heureuse de pouvoir réfléchir à ma couverture, gérer la communication, faire ma promotion comme je l’entends. J’aime cette liberté.
As-tu des routines d’écriture ? Un moment préféré dans la journée pour écrire ?
Je n’ai pas vraiment de routine. Juste le fait de m’asseoir devant mon ordinateur et je plonge en suivant dans mon histoire. Parfois je peux ne pas me lever pendant des heures si je suis dans un moment clef.
Ensuite, il me faut surtout du calme, c’est pourquoi j’écris souvent le soir, très tard, ou bien le matin.
Quelles sont tes autres passions en-dehors de l’écriture ?
J’adore lire, me poser au chaud avec un bon livre. J’ai une pile de livres qui ne descend jamais… Et je lis de tout, ou presque : impossible pour moi de lire des thrillers, ça m’empêche de dormir la nuit. Lorsque j’avais plus de temps je dessinais beaucoup… J’adore écouter de la musique, et je suis passionnée de cinéma. J’aime surtout les films anciens des années 30, 40 et 50, que ce soit les films noirs, ou les comédies américaines avec Cary Grant et Katharine Hepburn à mourir de rire. J’aime les belles actrices glamours et les beaux gars comme Clark Gable ou Gary Cooper. Ils avaient de la classe à l’époque ! Ca fait rêver… Un bon film ancien le soir et j’oublie tout de ma journée !