Dans L’abandon des prétentions, Blandine Rinkel raconte sa mère. Le livre est paru aux éditions Fayard en 2017. Toutes les infos sont sur ce lien.
Ma lecture de L’abandon des prétentions
La mère appartient à ces « secrets de famille » « qu’on brûle d’écrire pour mieux comprendre qu’on ne les saura jamais tout à fait ». Il semblerait que l’exercice soit analogue, ou du moins complémentaire, à l’analyse de soi. Se comprendre tout à fait, c’est aussi comprendre sa naissance, et donc la mère qui en est le vecteur. Au-delà de « l’intime et l’ineffable maman », retranscrire « la dicible ma mère ».
Jeannine est un personnage sans prétentions, singularité qui la distingue, sans orgueil, qui s’impressionne facilement. Elle griffonne des questions sur un post-it, « qu’est-ce qu’une vie réussie ? », interrogation qu’elle laisse en suspens. Elle marche, toujours en mouvement. Ecoute les vies des autres en préparant des crêpes. Elle semble attirée par les mondes les plus éloignés d’elle, par des vies improbables qu’elle se plaît à observer.
Que cherche à nous dire la narratrice, sa fille ? Rien, peut-être. Il n’est pas certain que L’abandon des prétentions s’adresse au lecteur. Il s’agit davantage de disséquer méthodiquement chaque particularité exploitable de Jeannine, « femme-thermomètre, entendant et mesurant le degré d’âme de son temps ». Mise en abyme des fragments de Jeannine, mystère comme l’est toujours une mère pour sa fille. Je vous invite à lire ce joli roman et à découvrir le personnage singulier qu’est Jeannine.
Au sujet de Blandine Rinkel
A 30 ans, Blandine Rinkel est écrivain, musicienne et journaliste. Outre L’abandon des prétentions, son premier roman, elle publie en 2019 Le nom secret des choses. Elle participe à de nombreux projets, comme le groupe Catastrophe, ainsi que des courts-métrages.