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Le choix des tricheurs, Sacha Stellie (chronique)

Le choix des tricheurs est une romance contemporaine de Sacha Stellie, autoéditée en 2015. A lire sur Amazon.

Le choix des tricheurs, le seul titre résume tout. C’est un titre magnifique. Nova et Antoine, ces deux-là qui passent leur vie à tricher avec la plus grande sincérité. Deux personnages d’une grande complexité, d’une grande tristesse, qui jouent leur vie, surjouent, qui se perdent, qui se gagnent… Derrière leurs coups de folie, il y a un passé. Un passé triste et pesant, qui oblige à surnager pour ne pas couler, surtout pour Nova. Nova, c’est une femme double, celle qui va de gentil mari en passion nauséabonde, celle qui patauge, s’enlise et toujours rebondit, et qui ne peut se conjuguer entièrement qu’avec Antoine à ses côtés.

Nova, au passé douloureux qui se fait plus présent au fur et à mesure de la lecture, même lorsque les témoins de sa jeunesse disparaissent un à un : la mère, le grand-père… Malsain, ce passé familial qui, on s’en aperçoit progressivement, condamne dès le départ Nova à sautiller inlassablement d’une place à une autre, à jouer tous les rôles. Cette femme exubérante et enjouée me fait penser irrationnellement aux trois singes de la sagesse, celui qui se cache les yeux, celui qui met les mains sur ses oreilles et celui qui se tait. Quelle est véritablement la part de sagesse de Nova ? Se peut-il qu’elle soit la conséquence de sa folie ? Ou inversement ?

Ce roman, c’est toute une vie qui se fait et se défait. Forcément, le roman est long. Il faut bien ça pour résumer toute l’immensité d’une vie. Un peu trop long, peut-être. Cela demande au lecteur un surplus d’investissement. Tout au long du livre, la folie douce côtoie une profonde insatisfaction, jusqu’à ce qu’enfin Nova comprenne, et le lecteur aussi : elle ne peut vivre qu’ainsi. Tout comme Antoine.

J’avais regretté dans La vie rayée le happy-end. Forcément, j’ai beaucoup aimé la fin du Choix des tricheurs, car ce n’est pas une fin. Ni même un début. C’est une continuité. On pressent en fermant le livre que les personnages continueront d’avancer ainsi qu’ils l’ont toujours fait, virevoltants et vacillants. C’est une fin surprenante, car on s’attend dès le début du roman à ce qu’enfin Nova et Antoine s’apaisent dans les dernières pages. Et puis, non. C’est « Le choix des tricheurs » qui les guide jusqu’au bout.

Il faut lire ce livre. Il faut le vivre. Je souhaite à tous les lecteurs de ne pas rester insensibles à ce récit qui maintient un rythme puissant sur près de 700 pages. Puissiez-vous vous perdre aussi en le lisant.

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